Musique sans muse
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Musique sans muse

O
n est toujours gêné de lire telle critique virulente concernant un spectacle, un concert, une pièce de théâtre.
La position du professionnel qui se pose en juge est facile, il donne un avis autorisé qui aura des répercutions sur l'avenir du spectacle mais également de ses acteurs.
Ainsi telle ou telle création est-elle assassinée sans la moindre pitié, ni pour le travail qui a été fait par les personnes concernées, ni pour les spectateurs qui avaient trouvé de bonnes raisons d'apprécier.
C'est évidemment injuste.
Et pourtant !!!
Par exemple, hier soir (26/9/01) il semblerait que certains aient aimé. Ca se passait à l'Arsenal, superbe salle de concert de Metz.
Les applaudissements furent nombreux, les rappels également, l'on entendis même un «bravo» jaillir de l'assemblée.
Fichtre que c'était mauvais.
Nul, à chier.
Sonia Wieder-Atherton et sa petite formation (2 violons, 1 alto, 2 violoncelles, 1 contrebasse, 1 cymbalum) ont joué des œuvres (!) d'Aperghis, Dusapin et Fedele !!!
Manifestement les auteurs ont écrit une musique virtuelle, une musique sur le papier, une musique cérébrale, une musique d'autant plus belle qu'elle n'est jouée par personne !
Le problème c'est que des inconscients s'amusent à la jouer !
Et là l'on prend en pleine figure les ambiguïtés de la langue française.
Jouer, oui, mais jouer sans qu'il soit question de plaisir ludique. Ni pour le spectateur, ni pour l'interprète (ou alors plaisir profondément enfoui).
On est là dans le sérieux de l'imbitable justifié par son imbitabilité.
C'est le comble !
Stanislas Bergamote © le Soleil se lève à l'Est - 26/09/2001 - Ville de Talange - Nauroy-Rizzo - micro-Momentum