Jacqueline Covi
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Jacqueline Covi

Acteur du champ de la création plastique en art contemporain. Travaille sur divers matériaux et dans différentes techniques : acrylique sur toile et ciment, laque sur papier, mousse expansive sur polystyrène, résine. Réalise des installations avec le groupe Sorties de surfaces de Thionville. Depuis trois ans oriente sa recherche vers un Art semi-Technologique : continuation de la peinture par d'autres moyens, en l'occurrence la vidéo avec un film de 9 mn réalisé dans les studios d'Auvitec de Nancy. Poursuit aujourd'hui sa recherche vers un Art technologique pour accompagner le mouvement général de la technique en y intégrant le propre mouvement de l'art.

Sans rien démontrer :
Révéler au-delà de l'expression immédiate le sens étymologique du signe
si l'étymologie fait référence au sens attaché
au mot ancien original
en peinture, il n'y a pas de langue source ancienne qui puisse nous éclairer.
A quand remonte le signe originel ?
Le signe élémentaire qui compose
porte le sens
nous est inconnu.

Le peintre cherche son expression dans la forme, le support, la matière, le volume, la couleur. L'oeuvre achevée.

C'est seulement le résultat de l'expérience qui lui apparaît.. Il est parfois surpris, déçu, horrifié, auto-satisfait de l'objet créé ; il n'est qu'une trace visible que cette expérience existe !
Son désir alors est soit de montrer soit de cacher ou même de détruire l'objet qui n'est pas lui mais qui l'exprime.

L'objet du texte qui a pour but de se joindre aux tableaux de Covi doit avoir résulté du même type d'expérience. La rencontre avec la feuille blanche avec pour ambition de faire rejoindre des signes dont l'agglomération évoque l'artiste, l'autre, son oeuvre, et ce qui est en nous.

Un Picasso, c'est un Picasso ! Qu'est ce qu'un Covi ? En quoi quelques mots peuvent-ils influencer notre regard ? A vous de répondre ! Covi, ce sont des plages de couleurs froides, chaudes, bleues, noires, rouges, blanches qui se déplacent, elles sont liquides diffusent entre elles mais seulement à la frontière cet aspect liquide renvoie à la vie, son origine aquatique, son mode de reproduction qui participe de cet échange.

Mais un Covi ce n'est pas un tableau un Covi c'est une lumière, un son qui nous parviennent au-delà d'un écran, c'est toute une technique de caméra photos et enfin un support et de la peinture dessus. Une voix chaude sensuelle l'enveloppe et fait vibrer. Isabelle y perd son énergie et nous la transmet.. Faisons le compte des sens sollicités : l'ouïe, la vue, le toucher mais il manque l'odorat, le goût. Comment une peinture peut-elle sentir lorsqu'elle est photographiée et retransmise par l'intermédiaire d'un écran ? Ne serait-on pas en présence d'un refoulement du sens et ce sens ne serait-il pas le goût, la relation au liquide, au parfum, aux larmes, au sperme, au sang, à la salive, à l'encre, à la mer puis à la mort.

Un Covi c'est avant tout un travail qui n'existe pas au-delà de cette rencontre fondamentale de liquide puis ensuite cette construction de multiples regards que l'on juxtapose en cet objet sans importance qu'est un tableau mais qui devient alors objet caché que l'on montre. Ce qui est intéressant dans un Covi, ce n'est pas cette diffusion de liquide mais ce regret de toute existence en dehors du regard que l'on porte sur ses signes formellement originels.
Le psychologue est à la recherche du non exprimé. Dans un Covi le non exprimé est devant nous souligné par plusieurs média intermédiaires. Un Covi c'est un parfum, ne serait-ce pas un parfum de femme ! A quoi bon pousser l'analyse ? Plus loin c'est le déchiffrage du code. Mais quel sens donner à un travail qui se doit introspectif. Reconnaîtrez-vous un Covi ! Si vous le voyez l'entendez, n'oubliez pas de le sentir.
Bien à vous.




Pierre Arnaud © le Soleil se lève à l'Est - 23/01/1999 - Ville de Talange - Nauroy-Rizzo - micro-Momentum