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Colloque : « 20 ans de discours sur “l’intégration” »

Talange (France, Moselle) les 7,8, 9 mai 2004

Partenariats
  • Mairie de Talange,
  • ERASE, Université de Metz. Contact : Piero-D. Galloro
  • LASTES, Université de Nancy2. Contact : Vincent Ferry
  • EHESS, Paris. Contact : Gérard Noiriel
  • Collège Européen Transfrontalier, Université Henri Poincaré, Nancy1
  • Association de recherche AROFE
  • Forum IRTS de Lorraine.
Ce colloque se propose de réunir chercheurs et professionnels de l’intégration pour faire le point sur les vingt années passées sur la notion d’intégration en ce qui concerne les populations immigrées, en France et dans l’espace européen. Les analyses autour des déclarations, des politiques publiques visant à une meilleure intégration, les conditions de travail des immigrés, dans un monde où le recrutement massif pour la grande industrie n’existe plus, retiendront particulièrement notre attention, ainsi que le transfert des compétences juridiques de l’accès aux territoires, de l’espace national vers l’espace de l’Union Européenne.

20 ans de discours sur « l’intégration »

L’histoire de l’immigration en Europe, résulte du formidable développement industriel qu’a connu une partie de ce continent dans des temporalités et selon des modalités différentes en fonction des pays. L’arrivée et la présence durable des étrangers sur les territoires nationaux, ont suscité le développement, notamment en France, de discours, de politiques et de pratiques portant sur la place de ces nouvelles populations dans la société d’accueil. L’ensemble des réflexions, des représentations et des opinions tournant autour de ce thème a fini par se cristalliser autour de la notion d’intégration.
Il faut commencer par rappeler que l’intégration, loin de se limiter à la question de l’immigration, concerne tous les aspects (économiques, sociaux, culturels, politiques...) de la vie collective des individus au sein de la société, depuis la question scolaire jusqu’au genre, en passant par l’insertion professionnelle, les handicaps, les formes de sociabilité, etc. Néanmoins, dans les débats contemporains, le concept d’intégration a été réduit à sa seule dimension migratoire. Sans doute parce qu’aujourd’hui l’immigré cumule souvent les principales dimensions de l’exclusion.
L’intégration est devenue un concept majeur des sciences sociales dès la fin du XIXe siècle, notamment dans la sociologie dès Durkheim. Tout au long du XXe siècle, la notion a connu bien des avatars, en fonction des discours et des enjeux du moment (question régionale, coloniale, etc.). Cependant, en France, c’est seulement au cours des années 1980 que la question de l’intégration est devenue un enjeu politique majeur.

Les difficultés que les chercheurs en sciences sociales rencontrent dans l’utilisation du concept d’intégration découlent en bonne partie de l’utilisation d’un vocabulaire à géométrie variable. En fonction des contextes, des acteurs et des périodes, le maniement de cette notion jongle avec l’usage d’autres termes proches ou connexes. Les années de l’Entre-deux-Guerres s’interrogeaient sur l’assimilation et la possibilité d’inclure les étrangers dans une république universaliste en reléguant les revendications identitaires au second plan. Les années 1960-1970 ont rendu caduque l’utilisation de ce vocabulaire dans un contexte de décolonisation difficile. Tandis que l’idée d’insertion n’a jamais vraiment été opératoire dans le langage des acteurs qui, dès les années 1980, lui ont préféré celui d’intégration.
En ce qui concerne, ces acteurs, on peut distinguer d’une part ceux qui sont impliqués dans l’élaboration des définitions et dans leur utilisation mais également la population pour laquelle on cherche à appliquer le concept.

Enfin, les discours qui apparaissent derrière l’utilisation de l’idée d’intégration, se révèlent à travers la lecture donnée par une société selon un dispositif d’analyse binaire entre ceux qui sont à l’intérieur et ceux qui sont extérieurs. La séparation des uns et des autres se présentant sous le couvert de l’idée d’une fracture sociale. La langue courante a repris à son compte un terme utilisé principalement dans le domaine scientifique, en particulier en biologie, et dont l’étymologie renvoie au maintien sans altération, sans vice, donc à une idée de bonne santé. Cette conception garde en elle un idéal organiciste et globalisant qui n’est peut-être pas sans influer sur la vision sociale de ceux qui l’utilisent. En cela, le discours sur l’idée d’intégrer induirait la volonté de ne pas nuire à la cohésion sociale et de ne pas altérer l’image identitaire du groupe d’origine. Parler d’intégration présuppose la représentation d’une entité symbolique et sociale à partir de laquelle on construit un dispositif d’oppositions et de rejets. La meilleure manière d’éviter ces biais, c’est de renoncer au faux problème de savoir qui est intégré et qui peut l’être, pour questionner l’utilisation de ce terme d’intégration afin d’en clarifier les usages.
Au-delà de cette dimension conceptuelle, le colloque abordera les enjeux concrets de l’intégration en privilégiant deux domaines : le travail et les droits civils.

Le travail

Etant donnée sa situation démographique, l’Union Européenne préconise aujourd’hui le retour à une immigration massive à horizon 2010 pour alimenter les secteurs déficitaires du marché du travail. La réflexion sur l’histoire de l’immigration devrait nous permettre de réfléchir aux moyens à mettre en œuvre pour éviter de reproduire les erreurs du passé et notamment l’enfermement des immigrants au bas de l’échelle sociale. Par exemple, l’acquisition de la langue du pays d’accueil a toujours été au cœur des difficultés qu’ont rencontrées les immigrés à faire reconnaître, ou à exploiter, leurs qualifications professionnelles. Comment faire disparaître cet obstacle ? Autre question d’actualité : l’immigration de travail est devenue depuis quelques années, aussi une immigration de personnes qualifiées. Récemment, les secteurs de l’informatique, de la médecine et des personnels qualifiés dans le domaine médical ont sollicité et sollicitent des personnels étrangers. Comment appréhender dans de bonnes conditions ce fait nouveau ? Qu’en est-il de l’équivalence des diplômes, pour ceux notamment déjà acquis dans le pays d’origine ? Comment dépasser une logique qui jusqu’ici n’a permis aux immigrés de s’en sortir vers le haut que par la création d’entreprises, alors que l’on retrouve difficilement, ou au bout d’un très long parcours seulement, les étrangers dans l’encadrement ?>

Les droits civils

La question de l’intégration sera aussi abordée dans le cade d’une réflexion plus vaste sur les nouvelles formes de démocratie à promouvoir dans une Europe qui aspire à dépasser les limites de l’Etat-nation. Comment concevoir des politiques d’accueil des étrangers, définis désormais comme « extracommunautaires », sans retomber dans les formes antérieures de ségrégation et de stigmatisation ?

Les communications attendues correspondront aux différentes thématiques évoquées :

  • Les discours sur l’intégration
    Formalisation écrite, discours oral, médiatisation : quels objets, quels contenus, quelles significations ?
  • Les pratiques
    Que désigne concrètement l’expression « politique d’intégration » ? Quand la question de l’intégration a-t-elle surgi dans la vie politique d’un pays comme la France ? Et qu’en est il dans les pays voisins ? Comment s’est-elle concrétisée au niveau des politiques publiques tant à l’échelon national que local ? Quelles évolutions ont été enregistrées tout au long de la seconde moitié du XXe siècle en France et dans les autres pays ?
  • Les acteurs et les publics
    Qui utilise le vocable d’intégration ? Quelles sont les caractéristiques des structures, des individus qui s’y réfèrent ? Quels sont les publics cibles ou les publics référents ?

Parallèlement ces questionnements soulèvent des problématiques sur les résultats des politiques, sur les outils utilisés pour mesurer l’intégration, sur les moyens mis en œuvre pour parvenir à des résultats. En dehors des approches historiques, sociologiques, psychosociologiques (et des autres disciplines des sciences humaines), seront privilégiées les communications qui s’appuient sur des données originales et nouvelles.

PRECISIONS :

Pour l’envoi d’un projet de communication
  • Résumé de la communication de 3000 signes maximum (espaces compris) comprenant des éléments détaillés sur :
    La problématique développée
    Une définition des concepts utilisés
    Une présentation des démarches et des outils méthodologiques
    Les principaux résultats et conclusions de l’étude proposée
  • Présentation des auteurs :
    Nom et Prénoms
    Références professionnelles et institutionnelles
    Coordonnées complètes :
    → téléphoniques
    → électronique
    → Adresse postale
  • Date limite de remise : 28 FEVRIER 2004

Les résumés sont à envoyer par courriel (format RTF) et sur support papier à :

Gérard LAVANDIER
MAIRIE DE TALANGE
46 Grand Rue
Boîte Postale n°1
F-57 525 Talange
Tél. : 03 87 70 87 83
Fax. : 03 87 70 22 52
gerard.lavandier@mairie-talange.fr

  • pour la publication
    L’acceptation d’une communication ne constitue pas un engagement de publication.
    Les auteurs retenus fourniront un texte à l’issu du colloque sous réserve d’éventuelles corrections et modifications demandées par le Comité Scientifique du colloque.
    Les textes seront publiés dans les Actes ….

Echéancier :
  • Réception des résumés : 28 février 2004
  • Lecture des projets par le Comité Scientifique : mars 2004
  • Réunion du Comité Scientifique : fin mars 2004
  • Notification de la décision du Comité Scientifique : avril 2004


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