Éditorial du 14/11/97
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Éditorial du 14/11/97

Le premier éditorial d'un nouvel organe de presse doit être particulièrement travaillé. Il faut lui donner la couleur que les concepteurs, éditeurs et autres participants souhaitent lui voir porter. Chiffons froissés et carton d'emballage, ok, mais encore ? Il doit inviter le lecteur à pénétrer les pages et à découvrir les artistes présentés, leurs oeuvres picturales ou musicales, il doit inciter le butineur à prendre un petit morceau de temps pour lire les textes (mais oui, on lit sur Internet !), il doit allécher le curieux pour qu'il accepte de consulter tous les programmes des manifestations culturelles proposés et lui donner envie d'aller visiter nos amis les internautes engagés.

On voit par là que le rôle de l'éditorial est grave et que l'éditorialiste est un homme heureux quand un surfeur arrête la vague et se pose sur ces pages. Il y découvrira un univers francophone mais pas francophile, dans lequel s'exprime des amateurs de rencontres, des dévoreurs d'échanges, des créateurs et des rêveurs de contrées improbables. Il verra que le réseau des réseaux peut, quoi qu'on en dise, faciliter des débats fructueux et les créations croisées. Il verra que certains ont choisi de s'exprimer traditionnellement par l'écriture mais que ces créations sont enrichie par les extraordinaires possibilités que l'hypertext et les connexions tout azimut permettent. A l'extrême ces pistes pourront conduire à des créations dynamiques, collectives dont les frontières ne sont pas encore visibles. Mais ce média qu'on appel "multi" lui permettra également d'admirer des images, de se rassasier de sons et d'apprécier les créations mettant en oeuvre toutes ces dimensions. Une belle ballade russe lui permettra de goûter au plaisir de la lecture quand un simple clic sur le mulot apporte une brique nouvelle au texte. Le promeneur rencontrera aussi sur ce sentier une poule perdue (rien à voir avec Pamela Anderson) qui, en image, apportera la preuve que sans plume le gallinacé est ridicule mais qu'une assiette bien placée lui donne une personnalité non dénuée d'intérêt. Il admirera les oeuvres de peintres lorrains et méditera sur le bienfait d'une trépanation sur l'auteur de quelques réflexions.

Le lécheur de vitrine arrêtera sa visite quand fatigué il lui viendra l'envie d'aller assister à l'un des spectacles proposés. Alors l'éditorialiste ira se coucher en attendant avec la plus grande impatience les remarques que le flâneur déposera, lors d'une grosse envie, dans notre guestbook ou plutôt livre d'or dans lequel le silence ne l'est pas.

Nicolas Woerner © le Soleil se lève à l'Est - 15/11/1997 - Ville de Talange - Nauroy-Rizzo - micro-Momentum