home / Les dernière brèves / Ponte Vecchio
De chaque côté, le long du parapet une ribambelle de petites boutiques sont alignées. Spécialisées dans l'orfèvrerie depuis la nuit des temps, le jour elles brillent devant les touristes, la nuit elles sont bêtement closes. L'endroit ne manque pas de charme et il est facile de s'imaginer là, quelques siècles auparavant flânant devant les échoppes à la recherche d'une bague à offrir à Frénégonde de Mets Ton Cul Là. Le soir, dés que les magasins ferment, alors que le monde se presse encore, un autre commerce s'installe sur les trottoirs. De vente immobile, la vente devient mobile, sinon volatile. Aucun pas de porte, pas de fond de commerce, pas de comptoir ni de vitrines ou d'étagères garnies. Non de simples morceaux de draps blancs posés sur des cartons pliés servent d'écrins à des sacs Vuitton, des lunettes Vuarnets, des montres Rolex etc. Tous les vendeurs sont noirs, tous ! Régulièrement en moins de 10 secondes les trottoirs sont désertés, il suffit qu'arrivent 3 policiers qui marchent tranquillement dans un rôle d'épouvantail mobile. Les touristes rigolent, les flics sourient, les vendeurs attendent leur baluchon sous le bras. Puis ils reprennent leurs places dés que les uniformes ont tournés culottes. On dirait un théâtre avec deux longues scènes qui se font faces et les spectateurs inattentifs au milieu. Pas un théâtre de boulevard, non un théâtre de rue, tristement de rue. Un théâtre qui propose à l'affiche une Dramatique qui fait le plein tous les soirs ! |
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Stanislas Bergamote © le Soleil se lève à l'Est - 20/03/2001 - Ville de Talange - Nauroy-Rizzo - micro-Momentum |