I

l y a des moments qui semblent appartenir à une autre dimension, ou plutôt des moments qui ouvrent vers une autre dimension !
La radio est ce lieu merveilleux où tout est possible mais dans lequel il existe un ennemi, un seul qui menace les auditeurs et les réalisateurs !
Cet ennemi c'est le silence.
Or le silence peut dans certain cas, comme ces jours-ci dans les conversations de Pierre Dumayet avec Sylvie Gouttebaron (A voix nue, France Culture) être aussi important que les mots, il les précède ou les suit et leur donne cet encadrement qui met une œuvre d'art en valeur.
Ca c'est le bon silence, l'acceptable.
Et puis il y a l'autre, le surprenant, l'inattendu, l'imprévisible qui soudain transforme un bain de mumosique en ... En quoi au fait ?
L'attention sommeilleuse de l'instant auparavant se trouve soudain en équilibre au bord d'un gouffre. Elle attend le tapis des sons qui lui permettra de mettre le pied dessus et ce bref trou noir sous la semelle à quelque chose de vertigineux. Soudain l'on sent une aspiration vers le vide, puis la voix revient, la chanson démarre, l'incommensurable redevient trivial.Un silence est passé !