Introduction
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Introduction

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Messieurs,

Offrir à tous les individus de l’espèce humaine les moyens de pourvoir à leurs besoins, d’assurer leur bien être, de connaître et d’exercer leurs droits, d’entendre et de remplir leurs devoirs,
Assurer à chacun d’eux la facilité de perfectionner son industrie, de se rendre capable des fonctions sociales auxquelles il a droit d’être appelé, de développer toute l’étendue de talents qu’il a reçu de la nature , et par là établir entre les citoyens une égalité de fait , et rendre réelle l’égalité politique reconnue par la loi,
Tel doit être le premier but d’une instruction nationale, et , sous ce point de vue, elle est, pour la puissance publique , un devoir de justice.

Diriger l’enseignement de manière que la perfection des arts augmente les jouissances de la généralité des citoyens, et l’aisance de ceux qui la cultivent, qu’un plus grand nombre d’homme devienne capable de bien remplir les fonctions nécessaires à la société, et que les progrès toujours croissants des lumières ouvrent une source inépuisable de secours dans nos besoins , de remède dans nos maux, de moyens de bonheur individuel et de prospérité commune,
Cultiver enfin, dans chaque génération les facultés physiques intellectuelles et morales, et par là, contribuer à ce perfectionnement général et graduel de l’espèce humaine, dernier but vers lequel toute institution sociale doit être dirigée,
Tel doit être encore l’objet de l’instruction, et c’est, pour la puissance publique, un devoir imposé par l’intérêt commun de la société, par celui de l’humanité entière.


Nous avons pensé que, dans ce plan d’organisation générale, notre premier soin devait être de rendre d’un coté, l’éducation aussi égale, aussi universelle, de l’autre, aussi complète que les circonstances pouvaient le permettre, qu’il fallait donner à tous également l’instruction qu’il est possible d’étendre sur tous, mais ne refuser à aucune portion des citoyens l’instruction plus élevée qu’il est impossible de faire partager à la masse entière des individus, établir l’une, parce qu’elle est utile à ceux qui l’a reçoivent , et l’autre, parce qu’elle l’est à ceux mêmes qui ne la reçoivent pas.

La première condition de toute instruction étant de n’enseigner que des vérités, les établissements que la puissance publique y consacre doivent être aussi indépendants qu’il est possible de toute autorité politique, et comme néanmoins cette indépendance ne peut être absolue , il résulte du même principe qu’il faut ne les rendre dépendants que de l’assemblée des représentants du peuple, parce que de tous les pouvoirs, il est le moins corruptible, le plus éloigné d’être entraîné par des intérêts particuliers, le plus soumis à l’influence de l’opinion générale des hommes éclairés, et surtout parce qu’ étant celui de qui émanent essentiellement tous les changements , il est dés lors le moins ennemi du progrès des lumières, le moins opposé aux améliorations que ce progrès doit amener.

Nous avons observé enfin, que l’instruction ne devait pas abandonner les individus au moment ou ils sortent des écoles, qu’elle devait embrasser tous les ages, qu’il n’y en avait aucun où il ne fut utile et possible d’apprendre, et que cette seconde instruction est d’autant plus nécessaire que celle de l’enfance à été resserrée dans des bornes plus étroites
C’est là même une des causes principales de l’ignorance où les classes pauvres de la société sont aujourd’hui plongées, la possibilité de recevoir une première instruction leur manquait encore moins que celle d’en conserver les avantages

Nous n’avons pas voulu qu’un seul homme dans l’empire pût dire désormais :
- La loi m’assurait une entière égalité de droits , mais on me refuse les moyens de les connaître
- Je ne dois dépendre que de la loi, mais mon ignorance me rend dépendant de tout ce qui m’entoure
- On m’a bien appris dans mon enfance que j’avais besoin de savoir, mais à force de travailler pour vivre, ces premières notions se sont bientôt effacées, et il ne me reste que la douleur de sentir, dans mon ignorance non la volonté de la nature, mais l’injustice de la société.

Nous avons cru que la puissance publique devait dire aux citoyens pauvres :
- la fortune de vos parents n’a pu vous procurer que les connaissances les plus indispensables, mais on vous assure des moyens facile de les conserver et de les étendre
- Si la nature vous à donné des talents, vous pouvez les développer, et ils ne seront perdus ni pour vous , ni pour la patrie

Ainsi , l’instruction doit être universelle, c’est à dire s’étendre à tous les citoyens.
Elle doit être répartie avec toute l’égalité que permettent les limites nécessaires de la dépense, la distribution des hommes sur le territoire et le temps plus ou moins long que les enfants peuvent y consacrer.
Elle doit , dans ses divers degrés, embrasser le système entier des connaissances humaines et assurer aux hommes, dans tous les ages de la vie, la facilité de conserver leurs connaissances ou d’en acquérir de nouvelles

Enfin aucun pouvoir public ne doit avoir ni l’autorité, ni même le crédit d’empêcher le développement de vérités nouvelles, l’enseignement des théories contraires à sa politique particulière ou à ses intérêts momentanés
Tel sont les principes qui nous ont guidés dans notre travail

Nous avons distingué cinq degrés d’instruction, sont le nom :
1/ d’école primaires
2/ d’écoles secondaires
3/ d’instituts
4/ de lycées
5/ de société nationale des sciences et des arts

Didier Rizzo © le Soleil se lève à l'Est - 08/09/2003 - Ville de Talange - Nauroy-Rizzo - micro-Momentum