Magnolia
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Magnolia

Q
uel film plus passionnant que Magnolia, la dernière réalisation de Paul Thomas Anderson ? Après « Boogie Night », extraordinaire portrait d'un acteur porno, il nous propose ici un faisceau de destins différents mais si proches les uns des autres, une écheveau de petits ruisseaux, de vies minuscules qui coulent sur une terre tourmentés qui se croisent et se mélangent et se décroisent, un film climatique dont le présentateur météo aurait abusé d'hallucinogène, une œuvre improbable comme est improbable ma vie à l'instant, mes rencontres et les échanges auxquels je participe. Se croisent et se décroisent temps et temps, mauvais temps et long temps, temps variable et long temps, beau temps et long temps. Comme une succession d'instants ajoutés les uns aux autres comme les pattes du mille-pattes vont dans le même sens en se marchant parfois sur les pieds. La montée de la tension jusqu'à la plus fabuleuse pluie que jamais le cinéma ne montra nous porte à croire à l'extraordinaire, à l'inespéré sans que jamais l'incroyable ne soit le fait du hasard !

Stanislas Bergamote © le Soleil se lève à l'Est - 02/03/2000 - Ville de Talange - Nauroy-Rizzo - micro-Momentum