Après la création du site web de monsieur Valéry Giscard d'Estaing, on attend avec impatience l'apparition des pages personnelles de toutes les éminences de notre bonne vieille France.
Un site pour Tibéri, un pour Tapie, pourquoi pas le site de France Gall, celui de Nagui ou encore les sites forcément superbes de Jack Lang, Guillaume Durand et Michel Houelbecq etc. Il est question ici des pages personnelles et non des sites des formations politiques, ou d'éditeurs, ou de télé etc. Chacune de ces organisations a déjà le sien, et ça suffit largement.
On le voit la liste des créateurs potentiels est longue. Attachons-nous ici à examiner le cas emblématique de l'homme politique qui conjugue en permanence un destin individuel avec les contraintes d'un groupe, une ambition personnelle avec celles de ses collègues. Cet individu est avant tout ambitieux. Il a des objectifs, des rêves, une carrière à mener, un Everest intime et un «
jurassic park » secret, même s'il ne le dit à personne, sauf à lui-même en son miroir. Pourtant on imagine mal qu'il puisse taire en permanence l'ensemble de ses goûts.
Cette curiosité à l'endroit de l'homme public n'est pas malsaine, elle ne relève pas du syndrome «
Voici », selon lequel la vie privée est une marchandise. Non, tout au plus aimerions-nous voir comment ces huiles «
s'y prendraient pour faire quoi !!! ». Construire un site est un acte et à ce titre engage l'auteur. Il lui donne la responsabilité de ce qu'il a créé. C'est pourquoi voir l'homme politique directement à l'oeuvre, seul face à son site pourrait être intéressant.
Si Giscard parle du quinquennat on suppose qu'il a de bonnes raisons personnelles, raisons que l'on devine en filigrane. Que donneraient au monde Strauss Kahn, Juppé etc. ? Et pourquoi ? Qu'offriraient-ils d'eux-mêmes ?
Probablement rien tant la peur de se dévoiler est forte.
Pourtant la présence individuelle sur le web va être indispensable pour exister socialement et politiquement. On va voir se développer des stratégies complexes où parallèlement des organisations politiques vont continuer à exercer leur pouvoir médiatique en même temps que leurs membres s'afficheront.
Les individus feront appels à des spécialistes, des designers de sites web qui se feront plaisir sur le dos du donneur d'ordre. Parallèlement leurs conseillers en communications développeront une «
stratégie individuelle » propre à séduire les surfeurs.
Mais l'homme politique est contraint à un devoir de réserve, il doit faire bonne figure dans et hors du groupe. Ainsi, les stratégies individuelles sont stériles par «
définition politiques ». Et les sites individuels ne seront que des satellites.
Pourtant, ne feront-ils rien ces hommes frustrés ?
Rien n'est moins sûr grâce à l'anonymat et au «
pseudo » magique !!!
Peut-être existe-t-il dans un forum auquel vous avez contribué, un participant qui porte un nom célèbre et qui sous couvert d'un pseudo ridicule se libère. Anonymement il se sent un autre homme (ou presque, patronyme = nom du père, anonyme = nom de l'âne).
Peut-être ce même individu a-t-il créé une page web sur l'aquariophilie, le bondage, les haïku, l'histoire précolombienne ou le tuning (bagnoles trafiquées). Peut-être même, l'une des pages soigneusement rangées dans nos signets est-elle celle d'un ministre ou d'un président ! Ca vous en bouche un coin !!!
D'ailleurs, si vous trouvez une jolie page sur les pommes, la tête de veau et «
les arts premiers » il n'est pas impossible qu'elle ait été développée du côté de l'Elysée !
D'ailleurs, parmi les innombrables pages sur Monica, pourquoi ne pas supposer qu'une au moins fut créée par un certain habitant de Washington...
Comme quoi tout est possible et moi-même sous mon pseudo je ne suis rien moins que président du monde entier. Mais personne ne le sait.