Nous voilà entré dans la dernière année du XX
ème siècle et du millénaire. Enfin, si on admet le découpage chrétien du temps et même si les historiens ne s'accordent pas sur la date de naissance réelle de Jésus !
| D'autres calendriers sont encore utilisés de nos jours malgré l'impérialisme culturel de l'occident chrétien. Par exemple, l'Inde en comptait plus de 30 avant une réforme en 1957 qui installa un calendrier civil très proche du nôtre qui coexiste maintenant avec leur calendrier lunaire religieux. Toutes ces façons de découper les temps mêlent considérations astrologiques - lune et soleil - et croyances religieuses. Il existait pourtant un calendrier rationaliste et universel (enfin pour les pays de climat tempéré de l'hémisphère nord...), institué le 24 octobre 1793 ; le calendrier républicain. Celui-ci ne fût jamais vraiment accepté par le peuple, mais il subsista jusqu'en 1804. |
On peu pourtant considérer que le XIX
ème siècle a débuté le 14 juillet 1789 par la prise de la Bastille est qu'il s'est achevé le 1er mai 1886 par la première grande manifestation des syndicats américains réclamant la journée de huit heures. Le XIXème était né en instituant le citoyen et il finissait en inventant le prolétaire. La révolution industrielle avait eu raison de l'humanisme. Du
pacte de gouvernance passé entre le citoyen et l'état, on passait à la négociation entre le prolétaire et le patron. La révolution russe symbolisera la lutte ouvrière avant de la dévoyer dans une dictature qui inspirera de nombreux démiurges.
Le 9 novembre 1989, le mur de Berlin s'effondrait. Ironie de l'histoire, le bicentenaire de la révolution se fêtait sur ses décombres. Ce n'était pas le citoyen du XX
ème siècle qui frappait de son petit marteau l'énorme masse de béton, ni le marxiste syndiqué. Mais alors quel était cet homme du futur XIX
ème siècle ?
Quels seront les «
ismes » pour lesquels nos petits enfants s'engagerons ? Quelle idéologie produira pétitions et manifestations au XXI
ème siècle ? La généralisation des nouveaux outils de communication associée à la mondialisation de l'économie semble résonner en écho au repli sur soi et à l'impuissance et l'incurie de la politique. Quelle pensée redonnera à l'homme une place autre que celle qu'on lui dévoie actuellement ? Consommateur et électeur. Qui expliquera les nouvelles structures où vivra l'homme mondial ?
Nous n'avons pas l'ambition de trouver ce penseur, d'expliquer ce futur, mais nous allons tenter, par une chronique hebdomadaire
d'éclairer cette année 2000 sous d'autres lumières pour que demain, peut-être, le monde nouveau soit compréhensible.