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hilippe Lançon dans sa chronique télé du 19/10/99 (libération) analyse les réactions d'un écrivain et de l'animateur d'une émission littéraire lors d'une rencontre télévisuelle. Il stigmatise l'incompréhension de l'animateur devant la réaction de l'auteur refusant la lecture publique d'un passage «significatif» de son livre.
Ce hiatus éclaire ce que demande la télé à un écrivain : l'immédiat, le séduisant, le racoleur dans l'unique but non pas de donner à l'œuvre une porte supplémentaire qui permettrait au spectateur d'en ressentir l'attrait, mais de s'approprier les mots, les vocaliser pour n'en garder que leur enveloppe effrayante dont elle se vêt pour vivre par procuration l'aventure du créateur. L'auteur dépossédé de son secret peut crier de douleur, le mal est fait, le livre maintenant sans danger, exorcisé de son abîme peut vivre sa course molle sur les étagères des librairies.