Lady Di et
soeur Térésa ne sont plus. Mortes pour le monde entier. Ont-elles seulement existé ces deux héroïnes de roman-photo ? C'est probable, le faisceau de présomption grandit tous les jours, beaucoup de témoignages coïncident et aujourd'hui nous sommes nombreux à le croire.
Lady Di et soeur Térésa étaient non seulement de belles têtes de gondoles pour supernewsmagasines, mais également de vraies femmes, de chaire et sang. Voilà le problème. Elles étaient mortelles. Mines d'or pour les journaux, mine d'or pour les photographes, pfuitt, le trésor c'est envolé.
Bon, l'une est morte d'un accident de la route (comme tout le monde !) l'autre de vieillesse (ça arrive aux meilleurs). Alors, pour qu'à l'avenir ce genre de drame ne perturbe plus les bonnes manières des consommateurs il faut remplacer ces héroïnes décidément peu fiable par d'autres plus performantes.
Immortelles, propres, jolies, toujours à la mode, qui chantent dansent, ont des enfants juste ce qu'il faut et gardent la peau bien tendue, polyglotte, etc. (On peut même les voir nues).
Bon allez ! je m'en vais vous les nommer sans plus attendre
Lady Di est morte ! vive
Lara Croft !
Soeur Térésa est morte ! vive
Kyoko Date !
Késako ?
Lara Croft est en quelque sorte un Indiana Jones féminin. Héroïne d'un jeu électronique, elle représente la femme aventurière qui n'a pas froid aux yeux, jeune et belle évidemment. Elle tire sur tout ce qui bouge.
Kyoko Date un genre de Lolita. Fabriquée sous toutes les coutures par des informaticiens, elle est non seulement la créature visible, résultat d'une synthèse des goûts à la mode, mais possède aussi un pedigree, une histoire, une biographie etc. Elle chante, également.
Derniers modèles de l'évolution des stars après les transformations des êtres naturels en semi-artificiels (Pamela Anderson, Michaël Jackson). Le témoin est transmis, bonjour les femmes virtuelles, consensuelles et immortelles. Leur destin sera extraordinaire et leur fin ressemblera probablement à celle de Sherlock Holmes sans cesse ressuscité par son auteur sous la pression des lecteurs. C'est bon pour le commerce.
Femmes allégories ! celles d'une époque qui ne s'aime pas au point que les idoles deviennent inhumaines, au point que les dieux sont dessinés par l'homme à l'image (sublime) de l'homme .