Altern : dialogue
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Altern : dialogue

L'affaire Altern


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  L'affaire Altern
e début de l'année 1999 voyait le microcosme du web francophone s'agiter autour du site d'hébergement gratuit « Altern ».
02/08/1999

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  L'hébergement de site assimilé à du recel !
'hébergement à but non lucratif, dont AlterB était le dernier représentant, est menacé. La liberté d'expression francophone est en péril !
27/02/1999
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  Altern : réactions
enis Corbin réagit à la prise de position du "Soleil se lève à l'Est" concernant l'affaire Altern.
06/03/1999
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  Altern : Ne nous voilons pas la face !
ne autre réaction à l'affaire Altern.
08/03/1999
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  Altern : dialogue
'affaire Altern et les interpellations des visiteurs du Soleil se lève à l'Est.
22/03/1999

Nicolas Woerner vs Denis Corbin

Merci pour votre réponse argumentée. Sur la possibilité de créer son propre site physique en raison d'une stabilité de l'adresse IP sur le câble, c'est probablement vrai (je ne connais rien à la technique), même si la chose me semble moins facile que de scotcher nuitamment quelques photos de notre chère boulangère sur des murs bien visibles.

Denis Corbin
Tout est question de compétences, pour ma part, je n'ai jamais réussi à coller correctement du papier peint sans laisser des traces de colle, des écarts ou des chevauchements :)

Nicolas Woerner
Je suis d'accord avec votre analyse d'une procédure possible moins injuste qui prendrait en compte toutes les dimensions de la responsabilité. L'une des originalités d'internet (persistons dans l'idée de lui trouver au moins une originalité - médiologie oblige ! -) est l'absence de monopole dans la diffusion. Si l'on cherche une analogie (forcément fausse mais utilisée comme outil) avec la presse, on voit mal les P&T (service public) ouvrir toutes les enveloppes, toutes les publications pour vérifier si elles ne contiennent pas des propos contraires à la loi. Imagine t'on le scandale si, au prétexte de chercher des photos pédophiles, l'administration procédait de la sorte ?

Denis Corbin
Il y a une grosse différence entre la poste et la publication d'informations sur les sites web, et c'est justement qu'un plis envoyé par la poste, reste privé entre deux personnes qui se connaissent. Dans le cas d'un plis privé, ouvrir le courrier si l'on n'est pas le destinataire est une violation de la vie privée. Dans le cas d'un site web, on ne peut pas donner une liste exhaustive des destinataires, pour ainsi dire tout le monde est destinataire, c'est par essence, une publication (sens propre). Maintenant si les photos de la boulangère nue sont envoyées dans un courrier privé, personne n'a rien à dire (car c'est privé), alors que la publication entraîne un préjudice causé par son auteur, qui n'est pas le responsable du support (papeteries pour les affiches, ou hébergeurs pour le web), ce préjudice demande réparation comme tranchera la Justice.

Nicolas Woerner
La lutte contre l'état censeur serait à l'ordre du jour, grève et manifestations se succéderaient.

Denis Corbin
Il faut l'espérer, malheureusement, les gens en groupe râlent, mais individuellement, ou quand il s'agit de payer de sa poche ou de sont temps, beaucoup se sentent moins concernés (ce n'est pas un reproche, mais une constatation, du comportement humain).

Nicolas Woerner
La multiplicité des hébergeurs et le caractère commercial de la plus part d'entre eux les rendent plus prudents et plus sensibles aux attaques potentielles (dés qu'on touche au porte-monnaie !). La situation de cette profession est loin d'être stable et les regroupements, les rachats vont se succéder afin de constituer d'énormes entreprises. American Online, Geocities sont dans cette logique. L'argent étant l'âme de leur existence ils se doivent de plaire au plus grand monde pour séduire le maximum de clients. Ils sont sensibles à tous les arguments démagogiques pompés dans l'air du temps (l'air des cons), alors, ils mettent des barrières symboliques, des chartes de bonnes conduites qui, ne nous trompons pas, n'ont d'autres objectifs que de servir d'assurance en cas d'attaque et de se décharger à priori de toute responsabilité.

Denis Corbin
Cela semble de bonne augure pour la liberté sur Internet, si cela délègue la responsabilité aux acteurs, (aux auteurs). Je préfère ce comportement, à celui de mettre des grillages autour des champs et des pelouses, de telle sorte, que les gens ne puissent que suivre que certains chemins, dans lesquels on est sûr qu'ils ne porteront préjudice à personne (ce qui de plus, est utopique)

Nicolas Woerner
Jean Claude propose à l'hébergeur d'avoir une politique éditoriale et donc de n'accepter que les sites s'intégrant dans cette ligne. Cette proposition est gênante car l'intérêt d'un site internet réside dans sa souplesse, sa facilité de mise en oeuvre qui le rend susceptible d'accueillir une variété importante d'articles, de pages différentes qui à la manière d'un journal obéissent à la politique éditoriale du créateur du site. Je ne crois pas qu'il doive y avoir deux lignes éditoriales, l'une en amont de l'autre. La seconde moins libre que la première. Il s'agirait une fois de plus de déresponsabiliser l'auteur du site. La politique éditoriale du journal Libération n'a rien à faire d'une autre politique éditoriale qui serait là en permanence comme une épée de Damoclès. Politique éditoriale des groupes financiers propriétaires des ordinateurs et des capacités d'hébergements, ou celle des NMPP. A la limite, la gratuité totale proposée par Valentin Lacambre n'est-elle pas déjà une politique éditoriale ?

Denis Corbin
J'avoue que j'ai du mal à suivre ce que signifie une politique éditoriale, elle ne me semble pas s'appliquer à un site web, pas plus qu'à un panneau d'affichage libre. De plus, même si un panneau est laisse à l'affichage disons des associations, qu'un individu l'utilise pour y coller les photos de notre chère boulangère ne rend pas pour autant le propriétaire du panneau responsable, il est plutôt victime lui aussi (on a salopé son panneau).

Nicolas Woerner
L'autre sujet d'interrogation suscité par ces réactions et par la comparaison avec la boulangère est le suivant : quelles sont les motivations de Silversurfeur (l'auteur du site) ? Peut-on vraiment les comparer à celle de monsieur X (peut être le boucher !) poseur des affiches qui révèlent les rondeurs de la boulangère ? (On imagine mal qu'il le fasse pour rendre hommage à sa beauté !!! Elle demanderait probablement réparation d'un acte visant à la salir)

Denis Corbin
Et cela serait justifié, le coupable s'il est trouve étant le poseur de l'affiche.

Nicolas Woerner
Peut-on vraiment les comparer à celles d'un hebdo pipole qui propose ces mêmes photos, alors qu'il s'agit pour lui évidemment d'attirer les voyeurs et de vendre le maximum de papier ?

Denis Corbin
La différence, c'est qu'Estelle Halliday a pose de plein gré, pour « Voici », et j'ai du mal à comprendre comment on peut associer le fait de diffuser ces photos (déjà publiées) à une violation de sa vie privée ! Qu'il ait un préjudice quant aux droits de diffusion que le journal doit avoir, oui, mais vie privée ! J'ai vraiment du mal à comprendre la Justice.

Nicolas Woerner
Il existe une quantité de pages personnelles qui proposent des photos de telle ou telle starlette plus ou moins nue. Ne faudrait-il pas prendre en compte la motivation du « criminel » comme c'est le cas dans d'autres procédures judiciaires dans lesquelles, intention, bonne foi, volonté de nuire sont utilisées pour aggraver ou adoucir une sentence. Franchement, si Silversurfeur était démasqué que devrait-on lui reprocher ? D'avoir scanné des photos publiées par un journal ?

Denis Corbin
Non

Nicolas Woerner
De les avoir mis sur le web gratuitement ?

Denis Corbin
Peut-être, vu que cela s'est fait sans l'accord des ayant droits de ces photos (« Voici » ?)

Nicolas Woerner
Pourrait-on démontrer une quelconque volonté de nuire à la belle ou de s'en mettre plein les poches ?

Denis Corbin
J'ai du mal à concevoir une intention de nuire, car ses photos sont déjà publiques. Si mal avait à être fait-il aurait déjà été fait lors de la parution du numéro original de « Voici ».

Nicolas Woerner
Questions ouvertes !

Denis Corbin
« Voici » pourrait peut-être demander le paiement des droits de diffusion des photos (s'il les possède). De préjudice je n'en vois pas, vu que Voici ne faisait plus aucun bénéfice sur ces photos depuis un bout de temps. Quant a Estelle Halliday, je ne vois pas de préjudice, ces photos sont déjà du domaine public, elles ont été publiées avec son accord.
Comité de rédaction © le Soleil se lève à l'Est - 22/03/1999 - Ville de Talange - Nauroy-Rizzo - micro-Momentum