Wall street et internet

Ils font la une de tous les médias, ce sont les mariés de l'année beaux comme des camions pour le meilleur et pour le pire. Ils sont : la bourse et l'internet.

Si les mariés de l'année vont très bien ensemble et forment un binôme idéal, harmonieux et heureux sous les sunlights, ils ont pourtant du mal à se faire une complète et totale confiance. « Elle » demande des preuves, des comptes, des bilans, des garanties. « Il » à besoin d'« Elle » pour accroître son influence, pour grossir et devenir économiquement plus fort, pour vampiriser les concurrents directs et ceux qui s'approchent d'un peu trop prés. « Il » demande des fonds et se lance dans des augmentations de capital. Pour cela « Il » fait miroiter les mirages de l'amour : avenir florissant, bénéfices, or, célébrité et descendance nombreuse. « Elle » fond !!! Séduite si rapidement que la pérennité de cette passion semble incertaine. Trop rapide pour être honnête, trop rapide pour être solide, on pourrait les croire heureux, il n'en est rien, « Il » et « Elle » vivent avec au fond d'eux même une insatisfaction permanente. La spirale du « Toujours plus au détriment des autres » est enclenchée et ceux qui tentent d'occuper une place même minuscule à proximité d'eux sont irrémédiablement zigouillés.

Les mariés de l'année se sont passés les alliances aux doigts, ils sourient de bonheur, les anneaux sont reliés entre eux par une fine chaînette (comme de minuscules menottes) qui devient tous les jours plus solide. Les mariés de l'année sont unis pour le meilleur de leur porte-monnaie et pour le pire de celui des autres. Comme tout couple qui se respecte, ils se mélangent de plus en plus intimement avec cet enthousiasme, cette fougue qui caractérise les amoureux de la première heure. Bientôt les deux membres seront si proches que lorsqu'« Il » trébuchera « Elle » plongera et inversement, entraînant dans le crash tous ses autres conjoints (de source sure, elle pratique la polyandrie). Derrière les mariés de l'année, dans le sillage de cette union unanimement célébrée il ne reste qu'un désert affectif, des millions de sites internet qui poussés dans cette course de la rentabilité à tout prix ne peuvent suivre. Cette évolution annonce la fin de l'épisode « conquête de l'Ouest » pour commencer celui du libéralisme universel c'est à dire de la loi du plus fort.

Le réseau n'est pas comme le montre l'image d'Epinal la plus courante une toile d'araignée posée délicatement sur le monde, le réseau est une jungle avec tous ses prédateurs qui n'obéissent pas à la classique loi de l'évolution darwinienne en raison de sa lenteur, mais à celle de Bill Gates : ne pas laisser le temps aux nouvelles espèces de s'adapter mais les phagocyter ou les tuer.