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n ne peut s'empécher d'éprouver une certaine sympathie pour ces hommes politiques d'un autre âge, ces éléphants, ces barons, ces personnages historiques qui de leurs primes jeunesses à leurs morts ont toujours été là, affrontant sans jamais faiblir les opposants, les jeunes, les affres du temps etc. Ils font penser à des seigneurs médiévaux auxquels il ne manque que le cheval, les chausses et le pourpoint.
On les aime d'autant plus qu'ils sont hors-concours, vieillissant sinon vieux, qu'ils ressemblent à des badernes dont le temps a limé les aspérités.
L'un entre eux en particulier représente à lui seul un morceau d'histoire politique française, 4° et 5° républiques confondues, un qui a été ministre qui a connu la guerre, qui a de la France une connaissance charnelle.
Il ne s'agit pas de Mitterrand, mais de quelqu'un qui lui était proche.
Je veux parler de Maurice Faure.
Eminence lotoise, baron du radicalisme, orateur des comices agricoles, écluseur de cahors, avaleur de fois gras il est aujourd'hui ex ... .
Oui ex-ministre, ex-professeur, ex-député, ex-député européen, ex-maire ex-conseiller général, ex-président de parti, ex-sénateur, ex-président de conseil général ex-tout ce que la politique peut compter de postes différents.
Last but not least, ex-membre du conseil constitutionnel.
Le temps a fait son travail, l'homme est aujourd'hui un monument sympathique qui parle d'un temps dont on s'aperçoit soudain qu'il s'est doucement effacé et que ses noms propres, Mollet, Pflimlin, Lecanuet, Baylet, résonnent comme des échos perdus.
Le temps agit-il de même sur chacun de nous ?
Aimera-t-on un jour ce Nicolas Sarkozy qui, lucide, dit de lui-même que la jeunesse est une maladie dont tout le monde guéri rapidement !!!
Aura-t-il une aura sympa lorsque seul, une canne à la main il promènera son berger allemand sur les trottoirs de Neuilly ?
On dira-t-on « tonton Nico » sur le même ton que « tatie Danielle » ?