Marie-Cécile Massey
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Marie-Cécile Massey

Tu le voulais comment, ton film ?

En couleurs, ou en noir et blanc ? Qu'est-ce que tu voulais, dis, qu'est-ce que tu disais, déjà ? vingt lignes, vingt tableaux, vingt séquences ? C'est peu pour raconter les répétitions.
Au bout de la page, le souvenir de ce que tu montres, de ce que tu regardes. De mon côté, vingt minutes que j'ausculte, en cherchant à poser des mots sur l'émotion de ce puzzle portraituré. Tes traits, donc, sont restés attachés longuement au noir et blanc, avant que de tracer dans la terre des sillons de visage en coudes, pied, sur un diagramme où sont nées des Formes.

De ces formes, un prisme s'est ouvert lentement, et le trait a pris des teintes d'abord timides pour des rougeurs de gouache étalée sur l'éventail, promesses de voyages. A ces corps de poupées s'articule au bout de tes doigts un élastique invisible, et le bubble-gum s'enlace sans qu'on s'en aperçoive au début, s'enlace, se déplace, volumineux, silencieux.
Au retour, je sens une bulle de couleur presser des reflets sur l'ardoise de ma tête, penser des partitions qui laissent à la bouche un étirement de sourire, me surprend, le souvenir répété du moment où je m'arrête et me demande, qu'est-ce que tu dis, Marie ?...
Paris, 26 janvier 1998




Évelyne Conchon © le Soleil se lève à l'Est - 18/04/1998 - Ville de Talange - Nauroy-Rizzo - micro-Momentum