Corps d'homme
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Corps d'homme

L
e corps est à l'honneur comme tous les étés que bikini fait. Cet honneur dépasse pourtant la seule apparence populaire (con)sensuelle de celui d'une Casta (lèvres, seins, fesses emblèmes des plages où il s'agit de montrer l'enveloppe la mieux timbrée selon les canons médiatiques du moment). Non, le corps apparaît comme la dernière certitude de l'homme. Sa dernière propriété, son ultime refuge avant l'an 2000, la chute de Mir, une pandémie de gonocoques, un krach boursier ou l'inévitable overdose d'image annoncée par Virilio. Le modeler, le tatouer, le percer, le couper, le brûler sont les preuves qu'il a, l'homme, un dernier pouvoir sur lui même. Le corps est utilisé comme ultime champ d'expression, comme lieu de sublimation de l'individualité, comme espace de liberté. C'est le propre de l'homme, le comble de son humanité (le piercing hameçon dans sa lèvre n'est, on le devine, pas un acte de liberté pour le poisson!).

Stanislas Bergamote © le Soleil se lève à l'Est - 05/08/1999 - Ville de Talange - Nauroy-Rizzo - micro-Momentum