Scène de dépouillement
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Scène de dépouillement

L
a première chose qu'on remarque en s'approchant de l'hôtel de ville de la ZUP c'est le monde, plein de monde jusque sur le parvis, plus de monde encore que pour un mariage arabe ! Et pourtant il pleut.
La deuxième chose c'est la tension. Les visages familiers sont si concentrés et expriment tellement d'inquiétudes que mis à part le «bonjour bonjour» léger du visiteur «en voisin» les autres «bonjours» qui s'échangent pèsent quelques tonnes d'angoisses. Aucunes véritables conversations ne démarrent vraiment, tout au plus des reproches adressés à l'une ou l'autre des listes fusent, des rumeurs s'échangent, des conciliabules naissent dans tous les coins.Puis petit à petit on sent le vent tourner, un soulagement commencer à poindre, quelques sourires s'échanger. «Ca devrait être bon» puis «chhhhuuuutttt» et les applaudissements.
L'élection au premier tour pour 0,2 % est gagnée.
Alors la troisième chose remarquable saute à la figure, c'est le nombre de personnes qui se retrouvent soudain avec un téléphone collé à l'oreille. Et vas-y que je cause, et vas-y que j'annonce. Dans l'euphorie certains prennent leurs beaux-frères pour Claude Sérillon et bobonne pour PPDA.
Et les battus ? Quels battus ? Plus aucunes traces à l'horizon, ils sont aux abonnés absents !
Les perdants ont toujours tort !

Stanislas Bergamote © le Soleil se lève à l'Est - 12/03/2001 - Ville de Talange - Nauroy-Rizzo - micro-Momentum