Sacrifice
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Sacrifice

U
n général des gueules cassées chez Paoli (France Inter) le 11/11/98 : refuser de mourir c'est faire mourir quelqu'un d'autre à sa place. Plus spécieux que ça tu meures ! Non, l'insoumission révéle la possibilité de dire non. De dire non à la fréquentation des boucheries autrement qu'un cabas à la main. Accepter l'ordre d'aller à l'abattoir sans se rebeller c'est de toute façon accepter de mourir à la place d'un autre : un chef, une population, une idée.
Quand cette armée est volontaire et/ou professionnelle il y a une logique !
Quand il s'agit d'une mobilisation générale cette logique n'existe plus puisque sont envoyés au combat des hommes qui ne se connaissent pas, qui n'ont aucun différent (pas plus de différences). Or le sacrifice n'est acceptable que s'il s'ouvre sur un avenir, c'est pourquoi on invente un avenir après la mort pour justifier le sacrifice de la vie. Quand cet avenir soudain n'existe plus, que l'illusion est en panne, il n'y a plus que la peur et la mort pour contraindre le volontaire sans volonté.
Alors on tue les mutins pour que d'autres acceptent de se faire tuer à la place de ceux qui se feraient tuer si eux même n'y allaient pas.
Merci mon général. Il n'y a plus qu'à signer.

Stanislas Bergamote © le Soleil se lève à l'Est - 11/11/1998 - Ville de Talange - Nauroy-Rizzo - micro-Momentum