L'hébergement à la manière d'
Altern.org est une activité particulière qui n'a pas d'équivalent dans les autres branches de la diffusion, qu'elles soient, culturelles ou d'informations. Ni éditeur, ni producteur, ni marchand d'espace, ni receleur, l'hébergeur est tout simplement une personne (physique ou morale), techniquement compétente, qui met à disposition des amateurs un espace et des facilités afin de créer un site web sur le sujet de leur choix. Mais l'hébergeur n'est pas uniquement cet irresponsable proposeur d'espace qu'on veut bien nous présenter. Non, l'hébergeur impulse une certaine
idée d'internet à travers sa manière de travailler, une
certaine idée de la liberté d'information et d'expression.
Altern.org est
gratuit et n'utilise pas la mine d'or (dure) de la publicité ! Altern.org n'a de compte à rendre à personne et si Altern.org ne contrôle pas le contenu de ses pages c'est pour deux très bonnes raisons :
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- Altern.org promeut l'idée selon laquelle internet est un lieu de diffusion différent, c'est à dire sans contrainte technique, sans contrainte financière et sans contrainte éditoriale. Un lieu accessible à tous.
- Altern.org, victime de son succès (preuve que la première idée n'est pas mauvaise) n'a pas les moyens de vérifier chaque octet qui lui est envoyé.
La vraie raison de cette censure est ici. En attaquant violemment le
symbole même du web indépendant, les agresseurs espèrent décourager les rares tentatives qui
contestent le principe même de rue commerçante (voir la progression du commerce en ligne, exemple d'amazon.com qui veut devenir le premier web-commerçant en rachetant d'autres services en ligne dont dernièrement durgstore.com) qu'est en train de prendre le réseau. Le surf (déjà mythique) s'apparente de plus en plus à du lèche-vitrines qu'à un sport de glisse fluide et sans violence. Cette stigmatisation de l'hébergeur en receleur est le début de la mise au pas du réseau internet. La
jurisprudence est ainsi faite qu'un premier jugement violent risque de décourager d'autres hôtes potentiels d'ouvrir leurs portes.
Altern.org ne joue pas le jeu et conteste l'enjeu du tout-fric et du contrôle tout azimut.
Ceci explique cela ! ! !
Altern.org est un étendard. Les deux mots prennent la dimension signalétique d'un drapeau, d'un panneau, d'un écriteau, d'un logo.
Altern pour alternatif : c'est
l'autre web, celui de la liberté, celui de la
gratuité, celui qui transforme le réseau en mine de diamant pour curieux de la tête et non pas en mine d'or pour troué de la poche.
org : pour organisation et non pas société, usine, fabrique, entreprise, autant de structure dont l'argent est la justification des activités.
Quand les deux mots s'équilibrent autour d'un point ils deviennent une entité symbolique particulièrement puissante.
Nous sommes tous des Altern.org !!!
Mais le «
symbolique », tout symbolique qu'il soit, a des contraintes financières. Faire vivre un service de ce type demande des moyens, et l'indépendance est fragile. Les 400 000 FF demandés mettent en péril un
espace de liberté non commercial.
400 000 FF pour étrangler un service dont l'argent n'est pas l'argument.
C'est le comble.
Le risque : que l'étendard E.Halliday comme celui M.Lewinsky soit utilisé par les tenant de la
normalité ultra-libérale qui défendent le commerce et érigent une pseudo-morale, l'ultra-libéralisme-bailloné, en règle déontologique.
Les oubliés du jugement !
Mais où sont-ils les fantômes de l'affaire ?
Le voleur des photos ?
Le concepteur du site web ?
En voilà deux qui doivent avoir quelques sueurs froides.
Et puis les autres hébergeurs de sites proposants des photos d'EH nue ?
Pourquoi Altern.org a t'il été le seul condamné ?
Est-ce son francophonisme qui l'a désigné ?
Internet rattrapé par les législations nationales, alors que l'originalité du réseau est de mettre à la disposition de tous les internautes un
espace commun sans frontières. Dans cet espace où le site miroir (dans un autre pays) d'un site condamné peut proposer sans risque les mêmes «
services », la condamnation d'un hébergeur (physiquement dans un pays) apparaît comme la pire manière d'envisager la justice internative : justice B52 ou justice Gengis Kan :
Responsabiliser le web, est une démarche intéressante en soi. Que les
auteurs de rumeurs, de scoops imaginaires, que les fournisseurs d'informations pourries soient responsables de leurs sites est une volonté louable que nous défendons sans réserve. Il en va de la crédibilité des sites d'informations.
Que la
victime des paparazzis et dans le cas d'internet des diffuseurs des photos (les auteurs de sites) se défende est mille fois normal.
Mais pourquoi se jeter sur l'hébergeur comme si la vie du plaignant en dépendait et comme si la responsabilité était indivisible ?
La rapidité avec laquelle le coupable fut désigné est scandaleuse et suspecte même si le système est bien connu : la facilité consiste à attaquer le plus faible, celui que l'on connaît en visant son point faible : le pognon.
Le système est enclenché !
Asphyxier l'amateur avec une amende, provoque automatiquement en prévision de problèmes futurs, des provisions chez les plus gros hébergeurs. Ainsi de réelles responsabilités il n'y a pas, sinon celle de constituer un pécule pour se protéger.
Comme dans le domaine de l'édition et des revues «
people » où les «
budgets procès » sont prévus, ceux qui font profession de gagner de l'argent ont les moyens de financer un procès et peuvent
diluer leurs responsabilités dans l'argent.
Les victimes
Tous les autres sites hébergés chez Altern.org sont fermés. Imagine-t'on les problèmes pour les personnes qui avaient une adresse email (contacts professionnels, réponses à des CV etc.), pour les associations qui avaient construit un site, pour tous ceux qui avaient trouvé dans cette nouvelle manière de communiquer un intérêt vital.
On le voit, la répercussion de ce jugement est mille fois plus importante qu'une simple condamnation, c'est une manière d'envisager internet qui se trouve compromise.
Webement vôtre !!!
Heureusement en dehors des pages personnelles la gratuité existe encore sur le web, c'est le système des «
sel », des webzines divers, sites scientifiques, organisations internationales, associations divers, littéraires, culturelles, sportives, ethniques, philosophiques, toutes tributaires des hébergeurs et des tarifs pratiqués.
http://asso.francenet.fr/sel/
http://www.pc2i.com/atelier-imaginaire/
http://perso.wanadoo.fr/f.bon/
http://www.unicef.org/french/
http://www.monde-diplomatique.fr/