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'année dernière, la grande mode pour les vacances était, paraît-il, les croisières.
Engouement sans précédent pour les ballades en bateau de luxe. Les agences de voyages regorgeaient de photos toutes plus glacées les unes que les autres montrant des palmiers, des piscines, des filles en maillots siroptant de grands jus de jesaispasquoi et des cabines astiquées.
Les îles grecques, les caraïbes et tous les autres endroits paradisiaques étaient susceptibles d'accueillir ces gros bateaux brillant.
Aujourd'hui le Norway (ex-France) entame sa dernière campagne de croisière et l'année prochaine il ira à Singapour servir d'hotel flottant ou de casino.
Tu parles d'une reconversion.
Le capitaine, vieil homme nostalgique écoute le vent et médite sur les longues traversées d'antan. Il se souvient du pianiste de
Baricco et des femmes qui s'habillaient pour aller dîner avant d'aller flirter discrètement avec le Di Caprio indispensable.
Tu parles d'un monde !
Aujourd'hui croisière ne se dit plus que précédé du mot missile et les paquebots ressemblent à des requins mangeurs d'hommes.
Ils sont nombreux ces vaisseaux de croisières mortes qui vont aller exploser contre des collines perdues et transformer en vacanciers perpétuels d'étranges pasteurs étrangers (pasteur : celui qui fait paître).