L'internet est décidément un monde merveilleux ou chaque niche se doit d'être exploitée. Les
coquelets s'imaginent millionnaires en ciblant une future clientèle imaginaire et pendant ce temps, les pro, les vrais viennent l'engrosser (au fait
internet : masculin ou féminin ?).
Les multinationales distribuent quelques miettes aux créateurs de startups pour mieux endormir le chaland et investir plus sérieusement la toile. On donne quelques dizaines de millions de francs aux coquelets pour amuser la galerie et on se préparer à gagner par l'intermédiaire d'Havas, France Loisir et la Comareg (gratuits de petites annonces).
Le
groupe Vivendi s'est construit sur le marché de l'eau en arrosant les élus et en bénéficiant du monopole de la distribution de cette matière essentielle et naturelle dans d'innombrables communes. Ayant senti le doux parfum de la croissance souffler depuis les entreprises de communication, ce groupe a, depuis quelques années, investi les médias. Propriétaire de nombreuses publications, il se retrouve riche d'un contenu qui ne demande qu'à être vendu sur le net.
Pour prévenir la menace d'une réaction hostile à la marchandisation de la toile et à la négation d'une éthique qui était né avec le réseau, Vivendi a découvert la formule magique. Alors que les critiques commençaient à fuser, ce groupe eut la lumineuse idée de signer en septembre 1999, avec Canal+ sa «
Charte Internet Confiance » et de lancer le site «
powow.net » pour «
affirmer sa volonté d'ouvrir le dialogue avec les internautes ».
Depuis, ce site s'est enrichi naturellement de contributions à la gloire de ses initiateurs, mais également des opposants à la marchandisation des internautes. C'est sur ce dernier point que l'on peu s'interroger. Faut-il venir apporter la contradiction aux tenants de l'internet marchand sur leur propre terre ? Que viennent faire en ce lieu des contributions des responsables de l'
IRIS ou de
CyberResistance ?
« Il ne faut jamais déjeuner avec le diable, même avec une longue cuiller... »
Dans un rapidement mouvement d'aspiration, le dialogue sur l'éthique du net a quitté les effluves enfumés des diverses associations ou groupement qui s'étaient attaquées à ces questions (IRIS,
CMPL,
reso.net) pour rejoindre le site de Vinvendi. Point de rencontre parfait entre les investisseurs du net et leur moraliste, la discussion venait également cautionner la démarche soit disant éthique de eCommerce.
Ainsi l'ogre a phagocyté le révolté qui continuera à s'agiter sur des sites que personne ne visite pendant que le premier affichera des milliers d'avis et blanchira tous les coqs de haute cours.