Sous prétexte d'harmonisation des formations en Europe, une loi de 1986 a abrogé, dans la discrétion la plus totale, la spécialité de gynécologue médical, typiquement française, née en 1965.
Quelques chiffres
- 1999 = 192 gynécos
- 2015 = ils ne seront plus que 1000
- 2020 = il n'en restera que 500
- 130 gynécos, ayant suivis une spécialisation longue de 3 ans après leurs études de médecine sortaient chaque année de cette filière.
Après leur départ à la retraite, qui les remplacera ?
Les gynécologues obstétriciens, ces chirurgiens spécialistes des grossesses et des opérations gynécologiques qui exercent à l'hôpital. Parallèlement, les médecins généralistes recevront une formation supplémentaire à la gynécologie de 3 mois.
En 35 ans de généralisation de la gynécologie médicale, on peut constater, en France
Que nous a apporté la gynécologie médicale ?
- Une chute de 6000 à 1600 du nombre de cancers du col de l'utérus en 20 ans,
- Une baisse de 30% de la mortalité par cancer du sein des femmes entre 50 et 69 ans
- La progression de la contraception
- Une meilleure prise en charge des problèmes hormonaux dus à la vieillesse,
- Une prévention efficace : 14% des Françaises à la fin de leur vie ont subi l'ablation de l'utérus contre 46% des Hollandaises et 30% des Européennes.
enquête réalisée par la Sofres pour la Fédération Nationale des Collèges de Gynécologie Médicale
D'autres chiffres
- 60% des Françaises se rendent chez leur gynéco au moins une fois par an,
- 67% ne veulent pas, pour ce type de consultation, passer par un généraliste,
- 69% des femmes d'ouvriers se rendent chez un gynéco,
- 93% ont pour première motivation, le dépistage ou la prévention de certains cancers,
- 53% viennent consulter pour le suivi de leur grossesse
- 50% se rendent chez leur gynéco pour des conseils ou un suivi sur la contraception
- 6 millions de Françaises consultent régulièrement en cabinet
Pourquoi ne pas parler de non-assistance des femmes en danger ?
A qui profite le crime ?
Officiellement, la décision de supprimer cette spécialisation médicale à été prise, pour permettre aux «
classes les plus démunies » de ne pas être exclues de ses soins (sic !).
Les femmes devront donc se rendre chez leur médecin généraliste pour leurs problèmes gynécologique. «
Généraliste », donc pour tout le monde ! Mais le fait qu'il soigne toute la famille ou qu'il soit un homme gène beaucoup.
78% des femmes ne se feront plus suivre si le métier de gynéco disparaît ...
Officieusement, les grands patrons des hôpitaux réclament la suppression de cette filière. Les gynécologues, majoritairement des femmes, 87%, souvent féministes, actives aux cotés de leurs patientes dans les combats passés et toujours actuels (liberté sexuelle, avortement, contraception ou traitement contre les effets de la ménopause) les dérangent. Et puis, estime
Dominique Malvy présidente du Comité de Défense de la Gynécologie Médicale ; «
Après nous avoir octroyé, il y a 30 ans la médecine de bonne femme dont ils ne voulaient pas, ils trouvent que nous empiétons trop sur leurs plates-bandes. ».
Nos voisines européennes nous enviaient «
l'exception française » et traversaient volontiers la frontière pour venir consulter chez nous. Au lieu d'exporter notre savoir-faire et notre modèle de prévention des maladies gynécologiques, nous avons une fois de plus nivelé par le bas.
Comment réagir ?
Né, il y a deux ans à Albi, le Comité de Défense de la Gynécologie Médicale, soutenu par des intellectuelles dont
Élisabeth Badinter ou
Benoîte Groult, par le sénateur
Lucien Neuwirth, par les
trois-quarts des femmes députées et sénateurs, a lancé une pétition déjà signée par 300000 femmes.
Pourtant, de table ronde en groupe de travail, du Sénat au Ministère de la Santé, on n'a pas avancé d'un pouce.
Révoltez vous et apportez votre soutien en vous procurant la pétition (contre une enveloppe timbrée) auprès du
Comité de Défense de la Gynécologie Médicale
3, rue de Genève
81000 Albi