Développer l'interaction et la synergie entre les médias traditionnels et le réseau est la démarche entreprise par les journaux, les radios, les télés. Chacun y va de son site ou de son portail, autant de points d'entrés tous plus chargés, plus complets, plus compliqués les uns que les autres.

Des stratégies complexes se développent à partir d'un site, stratégies qui consistent à proposer d'autres sites héritiers. On pense par exemple à tf1, chaîne de télé (groupe), au portail de tf1 et aujourd'hui au site féminin « plurielles.com » développé par Anne Sainclair. Site lié à tf1. Site satellite.
Il est évident que la démarche consiste à occuper le plus d'espace possible ou plutôt d'avoir réponse à tout. C'est le principe même du portail, passage obligé pour chercher, acheter, vendre, consulter etc. Guichet obligé pour accéder à tous les espaces possibles liés par des accords commerciaux au portier.

Presque tous les médias existent sur le web, il manque juste quelques voix célèbres : Charlie Hebdo et le Canard enchaîné par exemple. Au-delà de l'aspect satirique et engagé (bien que ce soit totalement lié) ces deux hebdos ont en commun de paraître sans publicité. Ils n'ont aucun intérêt à donner leur contenu sans contrepartie.
On comprend alors la limite actuelle de la diffusion sur l'internet des médias traditionnels. La régie publicitaire est devenue la partie plus importante du journal, elle justifie à elle seule la e-conversion. La pub rentable laisse des espaces entre les bandeaux pour quelques informations piquées aux agences de presses.

Pourtant il existe un contre exemple magnifique à cette dérive, il s'agit du Monde diplomatique qui propose un site d'une sobriété exemplaire. Sa solidité financière, sa structure interne lui permet de faire face à la concurrence sans l'aide de la publicité. Bel exemple, rare exemple sur lequel les autres devraient méditer.

Les autres ? Le Monde en particulier !!!
Quelle surprise à la vue du nouveau site du journal !
A vous les habitués du quotidien qui vous risqueriez dessus, attention les yeux, mettez des lunettes noires, ça jette !!!

D'abord la page d'accueil : un titre gigantesque, disproportionné « tout.lemonde.fr », du bleu partout ! Un bandeau publicitaire au sommet du monument, une petite accroche « club internet » à droite, et puis l'espace boutique : « enchères », « gastronomie», « vin », « voyages » : faut pas demander les préoccupations premières du lectorat du journal, il ne manque plus qu'une boutique de vente en ligne de « havanes authentiques » ! On se croirait chez le beauf de Cabu.

Ah ! ça, ils ne manquent pas d'ambition au journal. On le sent tout de suite.
J'allais oublier, en pied de page, une autre pub.
Cette surenchère est probablement la raison de la difficulté de chargement des pages et des plantages réguliers du navigateur. Sûrement !!!

Bon maintenant le reste : un article se présente avec à sa gauche une colonne comprenant des liens vers les « papiers » sur le même sujet. A droite vous ne devinerez jamais, on a une belle colonne de pub colorée et animée.

Au menu du jour : sujet grave, les otages aux philippines : en haut un bandeau pour « mesactions.com », à droite une vachement belle pub pour « Mercedes Benz, la classe C », pub en couleur, pub qui bouge.
Si ça ce ne sont pas des pouss'au'clicks efficaces, je ne m'y connais pas.

Efficacité ? Ben oui, je n'achèterai pas de Mercedes because le prix, mais j'ai bien bavé sur les modèles, je n'investirai pas d'argent sur « mesactions.con » car j'ai trop peu de tunes et je n'irai pas non plus aux Philippines, franchement faut être « .con » pour voyager là-bas quand il existe de belles Mercedes et des bourses rutilantes, des NASDAQ et autres CAC40 pour se faire des frissons.

L'imprimante n'avait plus d'encre pour imprimer l'article. Tant pis, les Philippines passent à la trappe. Je vais de ce pas sur le site de la fnac, il n'y a pas d'embrouille, je sais que j'y vais pour acheter.