Le faisceau des échelles de monsieur Le Pen
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Le faisceau des échelles de monsieur Le Pen


A
  Le C.I.O.
u moment où le C.I.O. (Comité International Olympique) patauge dans la gadoue des pires scandales, une voix s'élève pour rappeler l'idéologie discutable du baron Pierre de Coubertin.
10/03/1999
U
  Volcan martiniquais
n rappel historique de la politique impérialiste de la France dans ce département d'outre-mer.
07/02/1999
N
  Le diable existe !
otre jeunesse en noir et deuil aurait-elle besoin d'un Mai 68 pour éclairer en technicolore nos rêves.
30/05/1998
L
  Le faisceau des échelles de monsieur Le Pen
a grenouille (frog) monte à l'échelle quand il fait beau et plonge dans l'eau quand il pleut. Ainsi monsieur Le Pen aurait 5 échelles à gravir. Espérons qu'il pleuve sur son âme.
29/01/1997
L
  Education
'éducation nationale est depuis 2 siècles un des fondements les plus important de la république française.
08/09/2003

La grenouille (frog) monte à l’échelle quand il fait beau et plonge dans l’eau quand il pleut.
Ainsi monsieur Le Pen.
Le soleil de monsieur Le Pen est alimenté des problèmes économiques et sociaux et de toutes les incertitudes ressenties. C’est ainsi que lui, le défenseur de la France, se réjouit des difficultés qu’elle rencontre. Si elles sont nombreuses il monte sur son échelle pour crier au feu, il fait du bruit, de grands borborygmes, il éructe, il harangue et assène de sentencieuses vérités. Monsieur Le Pen plonge dans l’eau et barbote quand la situation s’améliore, il tient ses braises à bout de bras. Il souffle dessus très fort pour les garder bien rouges, il apparaît ainsi que monsieur Le Pen a du souffle ! Il aurait pu participer au J.O. dans la sélection bretonne. Il aurait fait de la GRS avec des massues à la main et Jirinowski aurait dit en le voyant “voyez les inégalités, les concurrentes sont trop légères, le caucasien n’a aucune chance”.
C’est la première échelle de Monsieur Le Pen. L’échelle du batracien.

La deuxième échelle de monsieur Le Pen a cinquante et un barreaux. Il lui en reste trente-six à gravir. Sa pente est parallèle à la première. Monsieur Le Pen monte par à coup, chaque palier correspond à l’une de ses éructations. Pendant les périodes calmes il parvient à rester sur le même barreau, accroché par sa ceinture, preuve que la misère est profondément installée. Il y est aidé par la passivité des autres car personne ne perce les baudruches que monsieur Le Pen gonfle, ça fait du bruit et ça sent mauvais. Comme un artiste de cirque accroché à son échelle, il parvient à rester longtemps en équilibre en sautillant sur place. Il suffit de poser une oreille sur le sol pour écouter les secousses et l’entendre arriver. Quand il en sera au cinquante et unième barreau il aura gagné et portera une belle médaille d’or sur la poitrine, il chantera la marseillaise en breton.

L’échelle n°3 est graduée en chiffres arabes, elle sert à mesurer les grandes unités de monsieur Le Pen. C’est une échelle de valeur. Il en a plusieurs dans sa culotte, la famille par exemple qui vaut plus que le voisinage qui lui même est plus important que les compatriotes infiniment plus égaux que les étrangers. On voit par là que les unités de monsieur Le Pen ne sont pas toutes égales. Monsieur Le Pen a trouvé le centre de gravité de la terre, il se situe au point zéro. D’un côté c’est négatif, de l’autre c’est français, d’un côté c’est blanc, de l’autre ce n’est pas français ... . C’est l’argument hiérarchique. L’échelle était un outil, elle devient une théorie. Une méta-théorie, avec dieu au sommet et le monde qui grimpe jusqu’à lui, les bons sont en haut et les autres plus bas. Le zéro c’est la ligne de flottaison, en dessous on se noie.

Il y a une quatrième échelle, un double décimètre avec le zéro (encore lui) au milieu, vieille règle d’école primaire récupérée dans l’école communale de sa petite ville de Bretagne, qui n’est évidemment pas égale à la Côte d’Azur comme nous le montre tous les soirs la météorologie nationale, véritable baromètre des inégalités existantes à l’intérieure de la France. Monsieur Le Pen a fixé le zéro de sa règle avec du papier adhésif. La aussi tout est plus ou moins, plutôt moins que plus d’ailleurs. Le zéro est positionné par le chef au cas par cas, il suffit de déplacer la règle d’une légère translation. C’est la première fonction du chef : placer les zéros, car il y a un zéro pour tout. Par exemple pour la couleur, il y a un bronzage normal et un autre marron et puis il y a le blanc, le bronzage blanc, comme le chocolat issu du même noir. Le double décimètre est intéressant aussi pour mesurer la tête, les mesures anthropométriques donnent une normalité, ainsi en est-il de même pour le tour de taille et la taille du sexe (on dit dans les chaumières gauloises que les africains ...). Cette quatrième échelle sert à mesurer l’homme selon des critères précis, objectifs, scientifiques, il passe dans une machine à multiples capteurs qui décide si il est dans la moyenne, si oui, il en ressort.

La dernière échelle c’est celle de Richter, échelle logarithmique sur laquelle nous devrions lire la gravité des tempêtes et des cataclysmes sismiques. En l’espèce, que mesure t’elle ? Rien sinon le calme plat. Paradoxalement, elle nous révèle l’absence de turbulence et montre le vide, comme un gouffre noir qu’on visite, frissonnant, en se tenant par la main.
Cette absence de réaction est la plus belle des courte-échelles faite au bonhomme. Attention, les courte-échelles empilées font facilement une grande échelle en bois, échelle qui n’est pas de pompier mais bien de pyromane. Une fois en haut, il n’y a plus qu’à attiser le feu et la faire brûler pour rester perché.
  • Dicton :
  • échelle de bois, langue de vipère
  • échelle de fer, langue de bois.


C’est la différence entre l’échelle de bois et celle de fer, la seconde permet aux loups de grimper, de mordre les mollets de ceux qui les dominent et d’essayer de les faire tomber, la première ne s’utilise qu’une et une seule fois.
Avec tout ça il faut, le moral, garder. Pour cela imaginons ensemble monsieur le Pen sur sa petite échelle, en équilibre dans un champ, debout sur l’avant dernier barreau vociférant aux quatre vents et les oiseaux, tranquilles posés sur son crâne, ses épaules et ses bras. Ils chient. Il a une grande veste noire, un pantalon trop large et des chaussures trouées. Aussi une sale crotte noire juste sous le nez.

Notes

"Le faisceau des échelles de monsieur Le Pen", publié dans le courrier des lecteurs de l'Evènement du Jeudi N°622, 03/10/96
Nicolas Woerner © le Soleil se lève à l'Est - 29/01/1997 - Ville de Talange - Nauroy-Rizzo - micro-Momentum