Les JO de l’an 2000, porte d’entrée flamboyante dans le deuxième millénaire seront à n’en pas douter les plus beaux du monde et des alentours. Pour la première fois depuis Philippidès (marathon), Robin des bois (tir à l’arc), Ulysse (voile), D’Artagnan (escrime), Alexandre (dressage), Jésus (natation), Denis Papin (formule 1) on verra des athlètes propres s’ébattre sur les stades. Propres du haut jusqu’aux pieds et même à l’intérieur.
La politique menée depuis plusieurs année pour enlever des compétitions toutes traces de dopage portera donc ses fruits. Quelle meilleure preuve que tous ces palmarès vierges de record ; record du Monde, d’Olympie, d’Europe d’Afrique, de Zanzibar et d’ailleurs. Aucun ne sera battu ni même approché. Triste ? non, car chaque vainqueur recevra en trophée prestigieux une médaille ainsi que l’honneur d’avoir son nom inscrit pour l’éternité au fronton des monuments olympiques d’Olympie.
Que les médailles offertes seront belles, finement sculptées, ouvragées par des mains de presque-dieux séjournant sur Olympe. De vraies médailles en chocolat
. Noir-75% de cacao, pour le premier, noir-56% de cacao pour le deuxième, au lait pour le troisième, et innovation révolutionnaire une médaille en chocolat blanc (un peu trop sucrée à mon goût) sera accordée au quatrième. La plus mauvaise place deviendra donc la cinquième, la seule non chocolatée.
Apparaîtra ce jour la dimension éphémère des conquêtes sportives, elle brillera comme métaphore de toutes les autres conquêtes de l’homme. C’est ainsi que l’image la plus marquante restera celle de l’athlète, qui deviendra derechef célébrissime, dégustant sa médaille, droit sur le podium, devant les milliards de téléspectateurs, en direct, pendant l’hymne national et l’ovation de la foule.
Les JO de l’an 2000 deviendront ce jour un néologisme "J2000" dont le sens "plaisir" contamina toutes les rencontres sportives ultérieures et les champions redeviendront les héros épiques des fables évoquées.