Dans la théorie générale de l'évolution telle que Darwin l'envisagea et que ses successeurs la développèrent, la partie qui concerne l'homme et sa «
grandeur consubstantielle » est intéressante. Ainsi c'est avec un certain plaisir que nous le voyons parcourir l'histoire, successivement déshabillé, habillé, sale, prognathe, chasseur, cultivateur, voûté, poilu, carnivore, rusé, violent ... . Plaisir surtout devant le spectacle des individus d'aujourd'hui persuadés qu'il existe un aboutissement à l'
évolution et que cet aboutissement est l'homme contemporain : Eux-mêmes forcément ! (Et pourtant ils vont au stade de France sans y être obligé, en toute conscience !).
S'il n'y a pas si longtemps ils chassaient l'ours dans les cavernes, et le mammouth au zoo de Vincennes, on est presque certain que les mêmes se mettraient en quête du
Dahu si le web leur en certifiait l'existence. Vous avez dit évolution !
Ce long chemin qui du big bang conduit jusqu'à Balladur est découpé en tranches baptisées de noms latins. Ainsi notre ancêtre terrien fut Paranthrope, habilis, rudolfensis, ergaster, erectus, néandertalien, sapiens sapiens et politicien.
Pour situer ces périodes dans le temps les spécialistes utilisent des repères qui font souvent référence à des mutations technologiques : avant le feu ou le bronze, période du fer, invention de la roue, avant la machine à vapeur, avant le loto etc.
Comme si ça ne suffisait pas, la météo est mise à contribution et nous donne des ères : glaciaire, chaude ou tempérée.
Il existe pour affiner le tout, des périodes historiques : la naissance de JC, les grandes invasions, la découverte de l'Amérique, la révolution française et son extraordinaire coupure entre «
l'ancien régime » et la république !
Plus récemment on a vu la machine à vapeur, l'imprimerie, le cinéma, la télévision, le football dater notre histoire proche.
Mais toutes ces jolies règles faites de bornes déplacées dans le temps au gré des champs d'études s'appliquent à l'ancien monde, le monde analogique ou encore «
Anal-World », AW et uniquement à lui.
L'obsolescence de tous les types de fonctionnement technologiques et sociaux se produit là devant nous, au tournant du millénaire. Un nouveau système se met en place. Nous voilà dans le «
Digital-World » ou DW. L'empire du bit.
D'un coup nous sommes passé du stade «
Anal » au stade «
Digit » comme un enfant qui grandit et devient adulte.
Quand on parlera d'histoire il y aura dorénavant : ADW (Anté-Digital-World) et PDW (Post-Digital-World). Schisme à prévoir entre ceux nés ADW et les PDW.
Jésus Christ (JC), connu pour sa vie originale, pivot dans l'histoire, perd petit à petit de son importance. Bientôt on le confondra avec Adam, ou 1789 (vu de loin toutes les bornes se mélangent !).
La société se trouve à un tournant. Comment va-t-elle négocier l'épingle à cheveux ?
Cette course effrénée à la modernité commence à faire des victimes : les laissés pour comptes de la révolution informatique, les pays en voie de développement, les actionnaires crédules, les
coquelets ambitieux etc.
Oublié de la mutation économique l'homme sera bientôt contraint de se digitaliser le cerveau, l'oeil et les autres sens pour se sentir dans la vague. Ainsi la problématique du clonage a toujours été mal posée. L'avenir n'est pas dans le clonage de l'homme en un autre lui-même, mais dans le clonage de l'homme en ordinateur pour qu'il se sente intégré à son monde. Psychologiquement il risque de mal le vivre.
Un diagnostic précis de ces maux doit être fait au plus vite pour qu'il soit possible d'en prendre la mesure et de maîtriser cette évolution. Si ce n'était pas le cas, une réaction violente est probable. Un retour en arrière radical : le grand plongeon de la modernité dans «
l'obscurantisme » ADW. L'excès du développement entraînera une réaction violente, un excès dans l'autre sens, le retour de
digit en anal, syndrome dit du fist fucking du citoyen par la net-société ou e-society.