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Vous n'avez pas le monopole du coeur ! » Qui ne se souvient de cette formidable estocade lancée par Giscard à Mitterand lors d'un débat à l'occasion de l'élection présidentielle de 1974 ? L'humanité, la compassion, l'intérêt, la chaleur perlaient à ses yeux, le rythme était lent, clair, affirmé, la caméra caressait le visage dans le sens du poil, et Mitterand fut vaincu. Aujourd'hui il est admit que personne, effectivement, n'a le monopole du cœur au point qu'on peut légitimement se demander s'il existe quelque part un cœur qui bat.
La guerre en Tchétchénie, le Rwanda, la campagne du Kosovo, les guerres du Moyen-Orient, les conflits religieux du Nigéria sont autant de drames dont les hommes sont à la fois les auteurs, les arbitres et les victimes.
Qui oserait aujourd'hui se vanter d'avoir une qualité de coeur supérieur à celle du voisin, sinon un intellectuel engagé médiatique bronzé germanopratintelligent et écrivain, forcément écrivain.